Ayant vu le jour du temps 984, n’ayant plus que faibles brises du souffles de cette mémoire, je puis vous le noircir en ces pages.
Il fut un temps ou, tout comme vous, je fus enfant. Ne connaissant le monde.… Habituee, je vivais en compagnie de mes parents, n’ayant pour seuls amis les dunes qui s’etendaient devant la petitesse de mon regard. J’eu cru comprendre quelques annees plus tard ce qui me poussait a allerà ou je devais etre. Le vent, gourmand de mes cheveux, me murmurait, un peu comme une ame bienveillante, les moindres secrets peuplant le desert.
Mes berceuses se resumaient aux aventures de mon pere, peu reposantes sont-elles. Il avait vecu dans un village. Les gens etaient sauvages. Jamais, il n’etait en securité parmis eux. J’appris, plus tard, qu’il etait de ceux qui jouent a Dieu et enlevent les ames.
Le sable ruisselle sur nos peaux comme l’eau sur la votre, de laàou vous me lisez… Du temps aride qui meuble les journees du desert, la vegétation se fait rare. Pourtant, au jour ou j’eu respiree la premiere fois, On trouva une Chenopodiasee. J’ose imaginer que vous comprenez…
Comme chaque seconde qui passe ressemble etrangement a l’autre, tel les dunes qui se succedent, le temps en cet endroit est paisible, mais prenez garde, car la tempête n’est jamais bien loin.
Par une journee ou le soleil savait se faire sentir puissant, un grand barbu, venu chercher la compagnie des siens lu en mon regard : « Le temps viendra, tu découvriras tes dons. Ton destin est deja trace tu guidera un peuple, tu te le dois, cela te brulera de l’interieur. »
É Etant encore a mes debuts en ce monde, je ne puis comprendre et n’eu pas le temps, je sentis le vent s’affoler puis entendit d’etranges cris, je ne pu que me retourner pour voir l’etincelle dans le regard de mon pere s’eteindre, comme il l’avait fait tant de fois avant lui.
On me saisi par le bras. Je fus projetee contre une énorme grille de fer qui eu beaucoup plus de vecu que je ne pouvais en avoir a ce temps. J’aimerais bien vous raconter ce qui s’est passe, mais il semble que la maturite du fer eu raison de la fragilité de ma chair. Je n’ai souvenirs qui vaille.
Je fus reveillee par un claquement, puis deux. Une douleur lancinante me parcouru la nuque. Je versais mes premières larmes. Dans les annees qui suivirent, je ne reagis plus a ce cuir qui transpereait ma chair. Il ne suffisait que d’un geste de faiblesse et l’on en fendant l’air d’autant plus.
Mes jours devinrent sombres, ma vie ne se resumait plus qu’au sang que je versais pour eux. J’appris avec le temps qui passait, que mieux valait ne rien dire que mal dire.
Je ne mis jamais pied a l’étranger, pourtant tapis au fond de ma cage, je vis bien des choses. J’y ai trouvé cette façon que j’ai de prononcer les mots.
J’attendais le temps ou l’on ferait a mon egard l’erreur. M’enlever la vie, ou m’oublier. On ne m’oublia pas moi, mais le verrou. Tel la vie qui glissait peu a peu de mon corps, je me suis laissee tomber hors de ma prison forgee. Je ne sais plus si j’y suis restee une heure, une journee ou une lune. Le sang de mes plaies s’ecoulait comme a sa macabre habitude. Je m’assoupis a meme le sol, si confortable.
Je me sentis comme l’etre qui mange apres cent annees de jeune. Je respirais enfin l’air qui n’etait plus filtre par les barreaux, je touchais enfin le sol a pleine paume. Des annees d’espoirs y etaient passees.
Ayant l’habitude de me laisser guider, je suivis la brise du soir qui me mena a un petit village. J’avais appris à etre discrète, bien malgre moi… J’apercu une petite place ou je pourrais dormir tranquillement. Ma nuit fut si longue qu’a mon reveil j’etais convaincu d’avoir rejoint Mieilliki... Une voix vint à mes oreilles. Une femme parlait à une autre sans meme la connaitre, elle savait a qui elle s’adressait dans les moindres recoins de son âme. Je ne compris pas tout de suite, c’est lorsque je la vis avec ses cartes et cet odeur qui rodait que je su qu’elle connaissait l’avenir et en faisait profiter les autre pour pouvoir manger.
Je savais qu’elle me savait assise la a l’epier, je ne pouvais detacher mes yeux de la scene. De l’encens brulait, elle murmurait les mains au dessus de ses cartes. Elle se leva, comme en transe, dit le tour de la piece puis dans un éclair de cocasserie se pencha vers moi et me dit : « Bonjour a toi, druidesse, tu sembles bien amochee, allez entre. »
Elle me tendit une galette et un verre d’eau en insistant pour m’asseoir. J etais reticente, mais enfin je mangeais quelque chose qui goûtait autre chose que la terre. Elle me parlait, mais ces paroles, à cet instant, étaient denudées de tout sens. Je me levai, assommee par tant de mots et partie.
Le temps passait et je retournais toujours a ce premier endroit, je me faisais berce par l’avenir des gens qui s’en inquietait.
Elle finie par m’apprendre comment tirer les cartes. Elle disait que c’etait dans la norme des choses. Je survolai aussi quelques autres volets du monde des esprits.
Les lunes se succedaient et je decouvris l’amitié… Puis, un soir elle me dit que je devais partir, qu’on m’attendait. C’est ce soir la que je rencontrai la druide Werra a l’auberge. Je ne me rappelle plus comment nous avions ete portees a se parler… J’appris qu’elle cherchait quelqu’un pour la remplacer lors d’une ceremonie de l’equinoxe. La soiree fut fort longue puisque j’acceptai de l’aider. Je du apprendre, mémoriser et comprendre cette ceremonie. Mieilliki m’etait presentee pour la premiere fois. Je fis mes au revoirs de la semaine, lui expliquant que je ne pourrais avoir mes lecons, finie mes bagages et partie.
Je me presentai au Rangers. J’aiéete temoin de bien des choses en ces deux jours en l’honneur de l’equinoxe d’automne. La fourberie de Liamor le fermier, l’efficacité de Faucon au combat, sans compter la debauche des druides, dont je me suis gardee. Mieilliki me garda au lit cette nuit la, je ne saurais dire pourquoi, maladie en cause. Petit a petit je commencais a comprendre le fonctionnement d’une societeé. Esteban, meneur de chasse, m’invita a rejoindre leur rang.
Je retournai au petit village pour recevoir mes lecons, cependant je n’eu pas droit a l’accueil dont j’avais l’habitude. Ces premiers mots furent « au revoir », un vent seleva, me poussant vers la ou je devais aller. Confuse, mais ayant tout de meme compris, metant habituee a ce genre de message, je tournai les talons a cette personne, qui, si longtemps m’avais gareé sous son aille.
Je m’enfoncai dans les bois, plongeant ma main dans mes poches, pour me rassurer, j’aimais tant machouiller la cannelle, et voulait etre certaine d’en avoir pour le voyage. Je ne trouvai pas ces plantes, mes yeux s’ouvrirent, surpris. J’etais emue pour la première fois. On avait mis dans une de mes pochettes un jeu de cartes, je ne sais par quel moyen, mais j’en remercie Mieilliki encore aujourd’hui. Mon pas devint plus rapide et léger.
Je fini par arriver au campement, accueilli par les druides et Esteban. Ils m’apprirent les étranges reactions de Werra, puis sa disparition. Ma venue chez eux etait desormais justifiee.
Kelvost, m’apprit les rudiments de l’herboristerie des terres d’Irendille, en echange je lui appris a tirer les runes.
Le temps s’ecoulait, je m’habituais a ce bonheur, cette autre routine. Puis vint a mes oreilles une nouvelle, l’Oracle aurait écrit 15 predictions qui dicterais le monde dans le quel nous vivons.
Une missive nous parvint, druides, par un ange dechu. Nous cherchames une traduction possible au message envoye.
Le reste devient sombre, la Chen deviendra Chienne de plus en plus.